Évènement / Sensei Ciné Club
Yasuzō Masumura, précurseur de la Nouvelle Vague japonaise, est à l’honneur avec une sélection de ses films restaurés en 4K. Connu pour son style visuel audacieux et ses thématiques provocantes, Masumura a révolutionné le cinéma japonais avec des œuvres empreintes de violence graphique et de subversion. Une occasion unique de (re)découvrir ce cinéaste culte en 4 films. Attention : séances uniques !
La Bête aveugle
Môjû – Japon – 1969- 1h24 – vostf – avec Mako Midori, Eiji Funakoshi, Noriko Sengoku – Interdit aux moins de 16 ans
Samedi 6 septembre 20h
Un sculpteur aveugle enlève et séquestre dans son atelier un modèle pour la soumettre à l’empire des sens afin qu’elle devienne une statue idéale. Comprenant après plusieurs vaines tentatives qu’elle ne pourra fuir ce cauchemar, la victime est peu à peu attendrie et envoûtée par son bourreau… Dans c huis-clos opressant, les décors et la photographie trés tavaillés rendent parfaitement l’univers horrifique et érotique du roman policier de Ranpo Edogawa (1931). Le jeu de l’actrice sex symbol Mako Midori, vériable chorégraphie rock et le ton pop art du film sont annonciateurs des films rebelles de la dernière période de Masumura.
Passion
Manji – Japon – 1964 – 1h31 – vostf – avec Ayako Wakao, Kyôko Kishida, Eiji Funakosh – Interdit aux moins de 16 ans
Samedi 6 septembre à 22h15
Sonoko, issue d’une riche famille bourgeoise, est mariée à un grand avocat. Ne sachant comment occuper ses journées, elle décide de prendre des cours de dessin à l’université. C’est là qu’elle rencontre Mitsuko qui devient secrètement sa muse et bientôt son amante. Bravant moeurs et mari, Sonoko est prête aux pires extrêmes pour garder Mistuko auprès d’elle. Voici le film de Masumura, dans lequel la question de l’érotisme comme charme ou asservissement est l plus développée, avant LA BETE AVEUGLE. Un film sulfureux adapté d’un roman de Junichiro Tanizaki, ami du cinéaste.
La Femme de Seisaku
Seisaku no tsuma – Japon – 1965 – 1h33 – vostf – avec Yûzô Hayakawa, Mikio Narita, Taiji Tonoyama
Dimanche 7 septembre 16h15
A la veille de la guerre russo-japonaise, pour échapper à la misère, une jeune femme devient la concubine d’un vieillard. Lorsque celui-ci décède, elle se met en ménage avec un jeune homme. Adapté d’une nouvelle de Genjiro Yoshida, le film dénonce les ravages causés par les guerres modernes qui vident les villages de leur force vives et anéantissent les couples. Masumumura y pousse l’érotisme à l’extrême, jusqu’à la mutilation corporelle.
La Femme du docteur Hanaoka
Hanaoka Seishû no tsuma – Japon – 1967- 1h39 – vostf – avec Yûzô Hayakawa, Mikio Narita, Taiji Tonoyama
Dimanche 7 septembre 18h30
Fin du XVIIIe siècle. Tandis que son mari, Seishu, poursuit dans une autre ville ses études de médecine, Kae vit auprès de sa belle-mère. Devenu médecin et revenu chez lui, Seishu fait des recherches en matière d’anesthésie. Entre Kae et sa belle-mère l’hostilité a remplacé l’amitié : chacune demande à Seishu d’essayer sur elle l’anesthésique qu’il a découvert. Défrayant la chronique lors de sa sortie au Japon, le film suscita l’étonnement en renversant les rapports de domination homme/femme. Mais surtout, il est tiré d’une histoire vraie qui révélait au grand public que la première anesthésie générale avait été réalisé au Japon, à une époque où la politique d’isolement du pays (1639 – 1854), limitait la connaissance médicale venue de l’occident.