1993. Emmanuel croit trouver un refuge auprès de Hubert, le curé de son village en Alsace. Mais un après-midi pluvieux, Emmanuel ressort du presbytère après avoir juré de ne jamais raconter ce qui s’y est passé. Trente ans plus tard, Emmanuel se souvient de ce jour. À la gendarmerie, il active discrètement l’enregistreur de son téléphone et commence sa déposition. Ce témoignage documentaire sort en pleine crise de l’Eglise, alors que la pédo-criminalité touche les personnalités des plus inattendues. Ici, point de médiatisation, point de scandale national et c’est tout ce qui fait la force de ce combat personnel d’un anonyme parmi d’autres. Cette prise de parole poignante relève à la fois du pénal, du religieux, du familial, du psychologique. C’est un parcours qui décrit minutieusement toutes les étapes d’une révélation douloureuse. C’est aussi et surtout un geste de cinéma qui permet de relier passé et présent, l’intime et le familial, le privé et le public, jusqu’à une scène finale qui soulève bien des problématiques actuelles.